Après 3 ans et demi de traitement anti-cancer et 15 mois d’écriture, j’ai publié mon témoignage en version papier ! Et pourtant rien n’était prémédité.
Quelques mois après être tombée malade, on m’a régulièrement suggéré de partager mon expérience du cancer à travers un livre. C’était parfois lancé comme une plaisanterie « t’aurais de quoi écrire un livre ! ». Mais mon blog me suffisait à partager ce que j’avais à dire alors pas question de m’embarquer dans ce projet qui allait me prendre trop d’énergie.
Le grand saut
Deux ans après le diagnostic, toujours en traitement, je regarde une émission à la télé, la couverture du livre présenté m’interpelle. Je la trouve simple et très belle. Le soir, je demande à Flavien, mon copain, comment je pourrais appeler mon livre si je devais en écrire un. Je voulais le mot « cancer » et un mot qui contraste et me définit. Les loisirs créatifs ? C’est comme ça qu’au bout de quelques minutes nous en sommes venus à « Un cancer et mille aiguilles« . Les aiguilles de couture, de broderie, de tricot, mais également les aiguilles de prises de sang, d’injections, de cathéter … Je commençais à imaginer les chapitres avec des jeux de mots en fonction des évènements chronologiques. À 23 heures, j’avais envie de me lever et commencer à écrire ! Mais Flavien m’a ramenée à la réalité et je suis allée dormir. C’est comme ça que, dès le 3 mars 2020, j’ai commencé à écrire mon livre alors que 24 heures avant c’était impensable.
Je n’en ai presque pas parlé autour de moi, au cas où cela ne se fasse pas. Seulement mes parents et beaux parents étaient au courant. Je me suis immédiatement projetée dans la finalité de mon livre. Mes parents ont eu du mal à comprendre que j’ai besoin de me projeter, ils éclataient ma bulle d’enthousiasme en me disant :
— Ne va pas si vite, il faut déjà que tu termines de l’écrire !
Quand mon moral n’était pas au top mon beau projet m’aidait à m’endormir.
Pendant ces longs mois d’écriture s’est posé la question de la légitimité. Je me suis rapidement rassurée en me disant que je l’écrivais d’abord pour moi, pour réaliser un projet que je n’aurais jamais osé rêver. Et mon parcours est atypique puisque c’est sensé être un cancer qui se « soigne » en 6 mois alors il mérite d’être raconté.
Blocage
Depuis toute petite j’écris dans un journal intime alors pour mon témoignage j’ai repris mes écrits en y ajoutant des informations. Mais certains passages ont été plus difficiles que d’autres à écrire. C’est le cas par exemple du chapitre sur l’autogreffe. Cela faisait un an au moment de l’écriture et le traumatisme était encore bien présent. Alors j’ai arrêté d’écrire pendant un mois, puis deux, puis trois ! La psychologue qui me suit m’a même suggérée d’arrêter, mais je voulais absolument le terminer !
Éditeur ou autoédition ?
Je pensais passer par le parcours « classique », à savoir; une maison d’édition et donc envoyer mon manuscrit et attendre. Avant même de terminer l’écriture, je me suis renseignée sur les différences entre l’édition classique et l’auto-édition. Être publié en maison d’édition c’est la concrétisation, l’officialisation d’un projet de livre ! Mais pour avoir le retour d’une maison d’édition, c’est au moins 3 mois d’attente et ensuite … ils changent tout le livre ! Alors que moi je voulais que ça aille vite et j’avais ma couverture en tête, je n’étais pas d’accord pour qu’on modifie mon livre.
En regardant des témoignage d’auteurs auto-édité je me suis rendu compte que j’étais capable de le faire. J’ai fait des études d’infographiste dont un BTS en imprimerie alors je me sentais capable de faire ma mise en page et des fichiers corrects pour l’impression malgré la fatigue de la maladie. L’impression me tient à coeur c’est un secteur qui me passionne. Je voulais donc une impression française ! J’ai donc contacté l’école où j’ai effectué mon BTS. Ils ont une presse pour imprimer des livres à la demande ! Je trouvais l’idée géniale mais le coût d’un exemplaire s’élevait à 20€. Et en passant par une presse traditionnelle il faut imprimer un grand nombre d’exemplaire, payer la totalité puis les stocker.
En continuant mes recherches j’ai dû faire tout ce qu’un imprimeur Français déteste … passer par Amazon !
Amazon. Le diable ?
La plateforme est critiquable mais pour un auteur auto-édité elle ne présente que des avantages !
Une totale liberté ! J’ai pu choisir mon format, ma couverture, mon nombre de page … et mon prix de vente ! Comme je ne propose pas de la grande littérature je voulais un petit prix rond et grâce à Amazon je propose mon livre à 10€. Cependant je trouve la qualité d’impression pas optimale.
L’impression à la demande ne m’oblige pas à gérer des stocks, il n’y aura donc pas de perte. Ce qui n’est pas vendu n’est pas imprimé.
Mon livre a été relu par trois de mes proches, calés en orthographe, mais il est probable qu’il reste des fautes. Grâce à Amazon, si je vois une faute dans mon texte je peux la changer immédiatement et elle sera prise en compte dans les heures qui suivent. Si l’envie me prend de changer totalement ma couverture, c’est possible aussi ! (Mais j’aime trop le dessin de @Napo.draw pour changer !)
La marge d’Amazon est de 70%, le géant reverse donc 30% à l’auteur contre maximum 6% dans une maison d’édition. Alors tous les auteurs vous diront qu’ils n’écrivent pas pour devenir riches, car il y a d’autres frais, mais cette différence n’est pas négligeable.
J’ai choisi de publier mon livre le 15 septembre pour la journée mondiale des lymphomes. Même si j’ai du le mettre en ligne le 10, le temps qu’Amazon valide mes documents.
L’autoédition est une belle expérience très enrichissante. Je remercie ceux qui m’ont aidée à sa finalisation : Flavien, Claire, ma maman, Valérie, Fabienne et Noémie.
tu as bien fait de t’accrocher ! Il est commandé !
Merci beaucoup ! 🙂
Reçu et bien entamé, bravo à toi c’est très prenant