Ce n’est pas simple de trouver les mots justes, quand un proche vous annonce sa maladie. Quand j’ai annoncé mon cancer, je me suis rendue compte des petites indélicatesses commises par mes interlocuteurs. Voici donc mes conseils pour réagir face à la maladie d’un proche, avec tact.
En avril 2018 on m’a annoncée un cancer du système immunitaire. Le lymphome de Hodgkin est un cancer très répandu chez les jeunes adultes et qui se soigne « bien ». Je l’ai annoncé à mes proches et j’ai eu toutes sortes de réactions de la plus neutre à la plus choquée, voire choquante pour moi.
Les mots peuvent manquer lorsqu’on est confronté à une annonce qui bouleverse notre enthousiasme face à la vie. La vie est faite de hauts et de bas. Je suis certaine, que moi la première j’ai dû être maladroite avec mon entourage quand un événement important est survenu dans leur vie.
Ne gardez pas le silence
Vous avez appris la maladie d’une personne dont vous n’avez plus de nouvelles depuis longtemps. Si cette personne a compté à un moment de votre vie ne restez pas silencieux. Une lettre, un petit message peut faire le plus grand bien. C’est normal de ne pas savoir quoi dire, n’hésitez pas à l’exprimer ou à envoyer simplement « Je pense à toi ».
J’ai reçu des messages de personnes dont je n’avais plus de nouvelles depuis 10 ans et plus. Ça m’a réchauffé le coeur.
Évitez de comparer … « Moi je connais quelqu’un qui… »
J’ai remarqué, car moi la première, que l’on a tendance à se rattacher à une situation connue. Soit car on ne sait pas quoi dire soit car on pense réconforter la personne.
Les premiers jours qui ont suivi l’annonce j’avais envie d’être écoutée, de parler de mon cas. Je ne réalisais pas encore et je ne pouvais pas prononcer le mot cancer. Je n’avais pas envie d’entendre que la voisine Germaine de 70 ans et ses 3 cancers vivait très bien entre 2 chimio avec tous ses cheveux sur la tête.
Chaque maladie est différente ! Chaque malade est différent ! Ce n’est pas comparable en fonction de l’avancée de la maladie, de l’âge, de la philosophie de la personne.
Évitez de dramatiser
– Oh non ! C’est horrible !
– … Heu … je ne sais pas … enfin j’imagine vu vos têtes.
Les gens autour de moi avaient plus peur que moi-même. C’est dans leurs paroles ou regards que j’ai compris l’importance de ce qui me tombait dessus. Les messages de paniques me faisaient chaque fois un petit retour à la réalité.
La palme d’or revient à ce message » – J’espère que tu vas t’en sortir »
– … OUI moi aussi MERCI »
« Donne des nouvelles »
Cette phrase je l’ai reçu des dizaines de fois.
Parfois j’ai envie de parler, parfois non, mais une chose est sûre je ne vais pas envoyer un message personnel ou téléphoner à tout mon entourage pour les informer un à un de l’évolution.
Sans pour autant recevoir des messages tous les 2 jours, j’ai apprécié que des amis me disent qu’elles prendront de mes nouvelles. Ça change tout !
N’hésitez pas à interroger
Vous pouvez demander si la personne souhaite en parler. Poser des questions c’est la seule manière d’en apprendre plus.
« Quand est-ce que je peux passer sans te déranger ? » « Tu veux bien de la visite ? » Voici des questions adaptées. Certains traitements sont lourds et rendent les visites compliquées voire parfois impossible avec la fatigue, la chute des globules blancs et le risque d’infection.
Si vous souhaitez aider, proposez des choses concrètes qui seront plus utiles que « N’hésite pas si tu as besoin ». Par exemple des légumes du jardin, un trajet en voiture vers l’hôpital, le prêt d’un livre …
Pour plus de conseils le site Canadien au sujet du cancer est très bien fait.
Tout en faisant attention à ses paroles, l’important est de rester soi-même et d’être sincère dans sa réaction.
J’espère ne pas avoir été maladroite en te proposant plein de fois de passer te voir. Mais en tout cas, cet article est vraiment super intéressant.
Des bisous,
Maeve
Non du tout 🙂 J’ai essayé de faire un « roulement » des gens à voir quand j’allais bien 😀
Merciii bisous
Bravo et merci pour cet article qui est à la fois clair, honnête et doux (à ton image, quoi). Il est vrai que je me sens toujours indélicate et je ne sais jamais dire ce qui convient. Toutes les erreurs que tu énonces, j’ai dû les faire ou j’aurais pu les faire. Donc tu fais bien de nous mettre en garde.
A présent je saurai et j’espère que je serai en mesure d’apporter le soutien et le réconfort dont nos proches peuvent un jour avoir besoin.
Merci beaucoup pour ton commentaire 🙂
J’ai longtemps travaillé sur cet article pour faire passer le message avec le plus de délicatesse possible. Je suis contente qu’il soit bien reçu et qu’il serve 🙂 Si personne ne le dit on ne peut pas deviner 😀
Ton article est très instructif! Ce n’est pas une situation évidente, il est parfois difficile de trouver les mots justes, de montrer qu’on est là sans pour autant être fatiguant.
Merci!
Gros bisous <3
Merci pour ton commentaire 🙂
Bisouuuus
Coucou Laura, très bel article.
Je suis une de ces personnes qui ne sait jamais quoi dire dans ces moments la même si j’ai déjà vécu ce genre de maladie dans ma famille Tes petits conseils vont m’aider à appréhender ces événements
De plus, je pense être une de ces personnes dont tu n’as plus eu de nouvelles depuis 10 ans alors que nous nous écrivions régulièrement :/
Mais lorsque j’ai appris cette nouvelle, ça m’a fait mal au coeur parce que tu es une belle personne, gentille, a l’ecoute, souriante, respectueuse, courageuse
En tout cas, je te souhaite un bon rétablissement, beaucoup de bonheur pour la suite
Marion
Coucou
Merci beaucoup pour ce message 🙂 J’ai toujours les lettres ahah
Bisous !
J’avais 11 ans quand j’ai eu la leucémie et si tu savais le nombre de fois où on est passé me voir à la maison alors que je me pliais de douleurs et/ou que je n’avais envie de voir que la famille de la maison…
Tu sais ce que je trouve approprié c’est de dire: « je ne sais pas ce que je peux faire mais si tu as envie de me voir ou besoin de quelque chose, je suis là ». La personne avoue qu’elle ne sait pas et en même temps, propose sa présence/son aide au besoin. Elle n’impose rien.
Courage en tout cas,
Elisa
J’ai refusé la visite de tellement de personne ! À 11 ans c’est pas évident, ce sont certainement les parents qui choisissent quand ce ne sont pas les gens qui s’imposent.
« Je suis là si tu as besoin » je n’ai jamais rien osé demander ahah mais je comprend que ce soit bien pour certaines personnes 🙂
Tu as bien fait de l’ecrire Celui la 🙂 y a tant de gens qui sont démunis et ne savent ps quoi dire (je suis quand même choquée par le « j’espere Que tu vas t’en sortir » !!!)
Merci 🙂 J’espere que ça pourra servir à éviter les grosses boulettes :p
Le message a le mérite d’être mémorable ^^
En plein dans le dur d’une maladie et en convalescence, cet article résonne…et si on écoutait juste la personne, sans lui demander se projeter et de lui dire que tout va bien aller ? On n’en sait rien après tout…juste écouter, juste être là…
Bon courage à toi 🙂 Nathalie
Vraiment pas évident la relation avec les autres :/
Bon courage également et merci pour le commentaire!
Merci Laura pour ces précieux conseils. Je suis confronté à cette situation et je ne savais pas comment montrer mon soutien Merci encore . Je vous embrasse .Marie(
Je suis très touchée que ça puisse vous aider ! Bon courage