Élodie est une soignante ! Élodie est une artiste ! En fait les deux se mélangent à la perfection pour vous présenter l’art-thérapeute des services d’oncologie et d’hématologie de l’hôpital Bretonneau à Tours.
L’art-thérapie fait partie des soins de support proposés aux malades en plus de l’hypnothérapeute, la socio-esthéticienne ou encore la psychologue. Ces soins représentent une aide précieuse tout au long du parcours médical. Tous les patients peuvent en bénéficier gratuitement.
Parmi ces soins de support j’ai eu la chance de bénéficier de l’art-thérapie et donc de rencontrer Élodie, présente dans le service depuis 2005. L’art-thérapeute du centre Kaplan de Tours porte de jolies tenues colorées et affiche toujours un large sourire quand elle entre dans votre chambre avec pour objectif d’amener l’art en général dans la vie des patients. À l’hôpital toutes les chambres sont individuelles, cela rend le moment privilégié quand elle arrive avec son chariot ou plutôt sa caverne d’Ali Baba !
Qu’est-ce que l’art-thérapie ?
Il y a plusieurs courants dans l’art thérapie dont les 2 principaux sont :
- La psychothérapie enseignée en fac de psychologie et qui a pour but de faire ressortir les émotions du patient afin de les analyser. La pratique artistique en elle-même n’a que peu d’importance.
- L’art-thérapie dite « moderne » étudiée en fac de médecine accorde plus d’importance à l’esthétique. Être fier de soi, faire ce qui nous plaît afin de faciliter la gratification des sens.
C’est un moyen de se ressourcer face au stress et à la fatigue, pour mieux appréhender les traitements, en groupe ou en individuel, pendant, après ou entre les traitements.
Voici un exemple de séance créative abordable, même chez soi :
Elodie, qu’est-ce qui vous a amené à l’Art-Thérapie ?
Pendant mes études je faisais des remplacements l’été en tant qu’ASH dans une maison de retraite et j’ai rapidement ressenti le besoin d’apporter ma peinture. J’ai alors organisé la réalisation de fresques avec les résidents. Quand les collègues m’ont parlé du métier d’art-thérapeute, ce nom m’a semblé une évidence sans même en connaître davantage, j’en ferai mon futur métier !
Comment devient-on art-thérapeute ?
J’ai obtenu un Diplôme National d’Arts Plastiques aux beaux-arts de Caen puis je me suis dirigée vers un Diplôme Universitaire d’art thérapie à la fac de médecine de Tours.
Quel est votre parcours ?
Lors de mon stage en 2004 auprès de l’association Cancen, il n’y avait personne à ce poste. À cette période, l’art-thérapie avait une image limitée à la psychiatrie ou à occuper les enfants.
En parallèle avec un poste en psychiatrie où j’ai pu créer un véritable espace de liberté pour les patients, j’ai aussi intégré l’hôpital Bretonneau de Tours. Aujourd’hui je travaille à mi-temps à l’hôpital et le reste du temps je suis formatrice dans le medicosocial pour les soignants en EHPAD, Maison d’Accueil Spécialisée et Foyers d’Accueil Médicalisés afin de les aider à mener des ateliers créatifs et sensoriels adaptés à tous.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
J’aime le contact privilégié dans un contexte privilégié. J’aime transmettre et accompagner.
À force je connais bien la cancérologie, les pathologies et les traitements. Je me trouve chanceuse que les patients me laissent une place dans cette période de vie. C’est incroyable qu’ils me fassent autant confiance !
Lors de la maladie les patients sont sincères, ils se lancent, ils n’ont rien à perdre, ils le font pour eux et pour se sentir bien. Exercer l’art-thérapie dans un service très scientifique est formidable et complémentaire à la médecine.
Qui sont les personnes que vous accompagnez ?
Les femmes acceptent plus facilement un accompagnement à but esthétique, pour s’occuper, se changer les idées. Pour les hommes et pour 50% des femmes, c’est vraiment un outil thérapeutique. Le lien parent-enfant revient souvent dans l’art thérapie surtout chez les jeunes parents c’est l’occasion de réaliser quelque chose à rapporter aux enfants après les quelques jours d’hospitalisation.
Le regard des autres est important alors faire quelque chose en art-thérapie montre qu’on n’est pas inactif malgré la maladie. C’est l’occasion de développer un talent artistique, de se rencontrer soi-même dans sa propre créativité. C’est mobiliser ce qui fonctionne bien en soi !
Des projets ?
Je souhaite continuer à me former en reprenant des études complémentaires à l’art-thérapie telle que la psychologie positive. Au bout d’un moment on est rodé, il faut savoir se remettre en question. Je veux également reprendre une pratique artistique personnelle pour me nourrir artistiquement.
Merci Élodie ! L’art-thérapie est un soin de support qui est devenu indispensable en oncologie à Tours et ça grâce à vous !
Très intéressant ❤️ … J’ai fait des études de psychologie, à une époque j’avais pensé à l’idée de faire ce métier ! Très beau métier ! Merci pour le partage !
Effectivement c’est un très beau métier fait avec passion. Une belle rencontre 🙂
Très chouette article, je ne connaissais pas du tout ce métier et c’est juste génial!
Je suis ravie d’avoir pu te faire découvrir ce métier 😀
Je suis passée par le même parcours que vous, autogreffe puis allogreffe.
Elodie était mon rayon de soleil, elle a réveillé en moi un semblant de pseudo artiste que je ne connaissais pas
Cette personne est extra !
Une jolie présentation, de ce formidable métier… bises Laura