Toujours plus brillants, toujours plus longs, toujours plus lisses, toujours plus blonds … les cheveux tiennent une place importante pour définir notre féminité. Les perdre est un marqueur fort du cancer souvent inévitable qu’on appelle l’alopécie.
Quand on pense au cancer on pense forcément à la perte des cheveux. Pourtant toutes les chimiothérapies ne font pas perdre les cheveux, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont moins fortes.
Mes cheveux longs
J’ai une relation particulière avec mes cheveux, alors que certains s’amusent avec des coiffures, des couleurs … moi je les laisse « vivre leur vie ». Je préfère tricoter plutôt que de passer des heures devant mon miroir ou chez le coiffeur.
Mes cheveux poussaient vite et je passais du long au court quand j’en avais ras-le-bol de ma longueur. En 2017 j’ai même fait un don de cheveux, une bonne solution pour qu’ils servent à quelque chose d’utile. Le destin a voulu que pile 1 an après on m’annonce mon cancer.
La première perte de mes cheveux
On m’a rapidement annoncée que j’allais inévitablement perdre mes cheveux et on m’a conseillée de les raccourcir pour m’y préparer. Ma première réaction a été très enthousiaste et peut-être un peu déconnecté de la réalité « Chouette, je vais faire un nouveau don de cheveux ! ».
Je suis donc retournée au salon de Nathalie pour faire un second don. Mais porter cette coupe très courte a été assez difficile à accepter, plus que ce que je pensais, je ne me reconnaissais pas. Je n’aurais jamais osé la coupe courte, c’était l’occasion de tester … et je me suis habituée. J’ai gardé cette coupe courte 1 mois, avant qu’ils ne tombent 15 jours après la première chimio.
Nathalie a eu la gentillesse de venir à domicile me raser pour écourter la chute de mes cheveux. Mon copain était présent et il a été le plus affecté par ce rasage. Moi, quand je me suis regardée les cheveux rasés, j’ai apprécié mon reflet. Je me suis même trouvée jolie. C’est étrange de voir son crâne mais ce n’est pas donné à tout le monde dans une vie alors j’ai relativisé. J’ai même trouvé des avantages dont le gain de temps pour les laver et les sécher.
« C’est que des cheveux, ça repousse », phrase qui en blesse plusieurs mais je suis d’accord, avec toutes les douleurs qu’on subit pendant les traitements la perte des cheveux devrait être secondaire. C’est temporaire.
Ma seconde perte de cheveux
2 mois après l’arrêt des chimios mes cheveux ont repoussé. Ils étaient blonds cendrés, fins et doux et repoussaient sans « trous ». Quand j’ai dû reprendre les traitements 6 mois plus tard on m’a dit que je ne perdrais peut-être pas mes cheveux et effectivement j’ai pu les garder 4 mois supplémentaires avec l’angoisse à chaque chimio qu’ils tombent.
Quand je sortais on ne pouvait pas se douter que j’étais malade avec mes 8 mois de repousse sur la tête. J’avoue que parfois j’aurais aimé que ça se voit, par exemple avec la fatigue j’avais du mal à éviter les gens dans les magasins ou dans la rue, quand on a un turban on est « repéré » et les gens font attention et se décalent.
Quand il a fallu de nouveau les raser, un an après, j’étais bien plus triste. Accompagné par Flavien, c’est auprès de Line, mon amie coiffeuse que j’ai confié ma tête et mes larmes. Mais dès que je me suis vue c’était toujours bien moi et je l’ai rapidement accepté.
Perruques ?
Pour couvrir mon crâne chauve je savais dès le départ que je ne voulais pas de perruque. Je me suis tournée vers les turbans destinés aux malades, il y en avait très peu qui faisait jeune mais j’en ai trouvé 2 colorés sur internet. Ils sont très confortables et quand je suis très fatiguée ils sont faciles à mettre mais ils m’ont couté plus de 45€ l’unité alors qu’ils ne sont pas du tout tendance et font très « malade ».
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J’ai ensuite découvert les turbans « Entre Noue« , créés par Fanny qui a eu un cancer du sein. À chaque saison elle crée de nouveaux modèles jeunes et tendances pour des prix raisonnables. Certains peuvent se porter en turban et en bandeau. J’adore !
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La deuxième fois, juste rasée, j’ai eu envie d’assumer et sortir sans turban, je me sentais bien mieux et c’est bien plus agréable en plein mois d’août. Je mettais des grosses boucles d’oreilles et je trouvais le regard des gens moins insistant qu’avec un turban. Ils pouvaient très bien se dire que j’étais marginale.
Depuis ma sortie d’autogreffe mon crâne est bien lisse et blanc et le temps s’est rafraîchi alors je remets des turbans. Mon petit dernier est très vintage et m’a été offert par la marque Lala Rita. Même avec des cheveux c’est très tendance les turbans et il y en a pour tous les goûts. Même si son petit nom est « Tropical Summer » il est bien plus adapté à l’automne avec ses tons ocre et surtout l’épaisseur du tissu très agréable avec ce temps. J’ai également repéré un joli turban gris sur leur site que je m’offrirai peut-être prochainement. Je trouve les prix raisonnables pour des turbans si classe, 50€ et je pourrai les reporter avec des cheveux.
Pour conclure on ne doit pas laisser la perte de cheveux définir qui nous sommes. N’oublions pas que ce sont les traitements qui font perdre les cheveux et non le cancer. Peut-être qu’un jour sortir la tête rasée ne questionnera plus personne, ce sera le signe que le cancer n’est plus tabou et qu’il se soigne de plus en plus.
J’aime beaucoup ton dernier turban il est super joli et je te l’ai déjà dis mais moi je trouve que les cheveux courts ça te va bien ❤️ … Merci de partager tout ça avec nous, c’est important je trouve car des fois on ne réalise pas trop et on peut blesser ou être lourd alors qu’on veut faire tout l’inverse.
Merci beaucoup 🙂
et ton sourire est bien la première chose que l’on remarque!
Ce serait bien que côté créateurs de turbans il y ait des choses sympas et à prix abordable!