Loger en famille d’accueil à l’étranger

famille d'accueil à l'étranger mon expérience

Lors de mon séjour de 7 mois en Irlande, j’ai été hébergée en famille d’accueil. Un changement de mode de vie après 4 ans seule en appartement. Y a-t-il plus d’avantages que d’inconvénients  ?

La version audio :

Je n’ai pas choisi d’être en famille d’accueil et j’ai encore moins choisi mon « style » de famille. C’est donc avec un peu d’inquiétude que j’ai appréhendé la situation. J’ai passé mon premier mois chez Betty et son fils trentenaire à Limerick. Puis 6 mois chez Sheila et ses 5 enfants, alors âgés de 13 à 30 ans.

Dans la première famille, chez Betty, ça n’a pas été tout rose. Il faisait extrêmement froid dans la maison, les douches (froides) étaient minutées et les repas n’étaient pas vraiment savoureux. Heureusement cette première expérience n’a duré qu’un mois et cela m’a permis de rencontrer une autre locataire de la maison, Tania, une étudiante espagnole très sociable.

Lorsque je suis arrivée à la gare de Cork pour rencontrer ma deuxième famille je me disais que ça ne pouvait pas être pire. C’est Sheila, la mère, qui est venue me chercher. Avec seulement un mois de pratique intensive de l’anglais j’ai compris qu’il y avait beaucoup d’enfants dans la maison. J’ai envoyé un message à ma mère pour lui dire :

« C’est une grande famille, je n’ai pas tout compris, mais il y a un chat ».

Quand je suis arrivée, deux des enfants étaient dans la cuisine ainsi que la copine du plus âgé. J’ai tout de suite compris que ça allait être une maison vivante et chaleureuse.

Être en famille d’accueil lors d’un séjour à l’étranger présente énormément d’avantages quand on tombe dans LA bonne maison.

Culture du pays

Sheila me proposait toujours de participer aux sorties familiales. Seules les filles de la famille étaient de la partie, c’est-à-dire Megan qui a 4 mois de plus que moi et Laoise qui a 9 ans de moins. Nous avons visité de très jolis coins. Un endroit surprenant qui m’a le plus marqué et que je n’aurais jamais fait sans elles : un cimetière avec une magnifique vue. Ensemble, nous avons fait de nombreux salons de thé dont un dans une jardinerie, ce qui est assez commun en Irlande.

En famille d’accueil, l’immersion dans la culture du pays est encore plus importante. J’ai par exemple assisté aux 50 ans du tonton, une fête mémorable où chacun a chanté et joué d’un instrument.

Ma petite cousine a également eu la chance de vivre en famille d’accueil à Toronto. Pour elle c’était un choix, car bien moins cher que de vivre dans un appartement. En plus de se sentir entouré dans un pays inconnu elle a pu avoir de l’aide dans les différentes démarches administratives complexes ainsi que des explications pour le fonctionnement du métro.

De bons petits plats

C’est mon entreprise qui payait mon logement et les repas midi et soir étaient compris. Pour le midi je me préparais un sandwich où j’en achetais un et le soir c’était gros repas en famille. Les Irlandais mangent bien plus le soir et parfois dès 17h30.

Tout le monde se relayait en cuisine. Je déteste cuisiner et faire un plat pour cinq à sept personnes ce n’est vraiment pas évident alors j’aidais lors de la préparation. Une fois je leur ai préparé des pâtes carbonara. Ça semble basique pour nous mais ils n’en font jamais et c’est difficile de trouver de la crème fraîche et des lardons ou des dés de jambon au supermarché.

Le vendredi c’était pizza ! Et parfois même pizza et frites maison autant vous dire que je n’ai loupé presque aucun vendredi soir !

J’ai appris à faire un one pot pasta avec la plus jeune de la famille qui, elle, l’avait appris à l’école. J’ai bien pris soin de noter la recette et je la fais régulièrement avec nostalgie de ce bon moment. La cuisine est un vrai lieu de vie, à toute heure une pizza était au four ou une tartine de cheddar était sur le grill.

  • En fonction de la personne qui cuisinait, le plat pouvait être très épicé, on savait alors qu’il fallait sortir le lait pour adoucir le repas, ça nous faisait bien rire.
  • Les habitudes et le rythme ont été au départ déconcertants, car différents. J’ai passé mon premier dimanche midi à attendre qu’on m’appelle pour manger pour finalement comprendre que tout le monde était passé dans la cuisine pour grignoter et prendre un thé à emporter dans sa chambre. Juste arrivée, je n’ai rien osé prendre.

Chacun s’occupait de son linge et lançait sa propre machine. Comme tout le monde doit contribuer à la vie de famille je préférais faire le ménage.

J’ai appris à aimer le thé ! C’est un moment très convivial, qui dure bien plus longtemps que le repas en lui-même. Une grande théière de thé noir est préparée et on sort les gâteaux. J’ai mis plusieurs mois à apprécier mon thé au lait avec du sucre.

Une deuxième famille

Ce n’est pas évident d’accueillir un étranger, dans sa famille, il faut savoir ouvrir entièrement sa maison et sa confiance. Étranger dans les deux sens du terme, quelqu’un qui ne parle pas très bien votre langue et en plus quelqu’un que vous ne connaissez absolument pas. Comment être sûr de ses bonnes intentions, que des points communs vont être trouvés ?

Dans ma famille Irlandaise je suis celle qu’ils ont accueilli le plus longtemps alors une vraie complicité s’est installée. Au départ, je sentais celle de mon âge sur ses gardes, assez distante. Ce qui nous a rapidement rapproché c’est notre passion commune pour les loisirs créatifs et principalement le tricot. Nous avons également les mêmes goûts pour les films.

Quelquefois, après avoir dîner nous allions faire du shopping. Oui, le soir, vers 19 heures. J’ai toujours trouvé ça surprenant. Sinon le soir, la maison était très calme pour le respect de chacun. Même si je pouvais rester dans ma chambre, pas question pour autant que j’y reste tout le temps. La grande cuisine et le salon étaient souvent animés.

Dans la première famille d’accueil, à Limerick, j’ai vite compris que c’était juste pour avoir un revenu supplémentaire. Alors que ma famille de Cork le faisait également pour la rencontre et le partage. Lors de nos sorties, Sheila, me payait toujours le thé ou le repas, j’étais toujours gênée et touchée par le geste. À mon départ, la famille m’a offert un porte-clé Irlandais et … la clé de la porte de la maison !

Le 15 mars 2020, les filles de la famille devaient me rendre visite en France, malheureusement avec le coronavirus tout a été annulé. Nous avons été bien tristes mais ce sera une prochaine fois. Je n’ai pas pu retourner en Irlande depuis novembre 2017, j’ai hâte de les revoir, ils me manquent tous beaucoup !

Ce choix s’est imposé à moi mais si c’était à refaire je choisirais sans hésiter un logement en famille d’accueil à l’étranger, c’est l’expérience la plus riche que j’ai pu vivre !! J’ai adoré vivre auprès d’eux et 4 ans plus tard je suis toujours en contact avec ma famille d’accueil Irlandaise.

Quel est votre plus long séjour à l’étranger ?

One Reply to “Loger en famille d’accueil à l’étranger”

  1. C’est un très bel article, très touchant !
    Comme pour beaucoup de choses, il faut tomber sur les bonnes personnes, et je suis contente de savoir que, malgré une mauvaise première expérience, tu as pu changer de famille (c’est rassurant) !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.